treizième station
Où est passé celui qui a ressuscité nos morts
Où est-il, l’homme qui a osé dire : je suis la résurrection et la vie ?
Il est mort
Jérusalem est consterné
Prise de remords d’avoir tué l’innocent
Implore la miséricorde de Dieu
Et du Ciel sa clémence
Elle a réclamé sur sa tête
Le prix du sang de l’innocent
Il est mort ; l’homme est bien mort
Tout est bien fini
Toute lueur d’espoir en un dernier prodige éteinte
Si tu es le fils de Dieu, descend de la croix, et nous te croirons
Vaines sont restées toutes ces interpellations
Joseph d’Arimathie, pieux pharisien
Porte dans la froideur d’un tombeau
Le corps inanimé de l’Homme
Rien d’exceptionnel
Point de cérémonie célébrée en grande pompe, ce qu’on recommande pour les roi
Ensevelissement à la hâte
Comme on le réserve aux brigands
Pauvre il était venu
Au soleil de son premier matin
Pauvre et méprisé il s’abandonne au cœur de la terre
Sa mère
Où est l’homme qui ramenait nos morts à la vie ?
Le souvenir de Lazare et la veuve de Naïm hantent encore les esprits
La fille de Jaïre : on la croyait bien finie
Alors qu’elle dormait
Elle s’est endormie, la Voix
Plus jamais on ne l’entendra retentir
Dans les synagogues
Et brisé la loi du Sabbat
À présent il se fait plus moins de bruit
C’est le silence des esprits
Qui est cet homme qui se laisse emmurer
Au cœur de l’immense solitude
Abandonné au coeur de la solitude