INTRODUCTION GÉNÉRALE

La jeunesse comme période de découverte de soi

Etre jeune, c’est une grande richesse. Cette richesse se justifie par le fait que la jeunesse est la période des découvertes et des explorations de la personnalité, des richesses et capacités intérieures, de sa vie comme don et responsabilité, ce qui en appelle dès lors à des planifications, des choix, des prévisions et à l’assomption des engagements allant dans le cadre du sens à donner à sa vie. Même s’il existe des institutions qui aident le jeune à réalisé le sens de son existence, il reste claire que c’est à lui que revient la plus grosse part du travail de construction de son avenir. Il est certes éduquer, mais il doit aussi s’auto-éduquer.

Le propre de l’auto-éducation, selon Jean Paul II, est de compléter et de favoriser l’assimilation par le jeune des connaissances acquises dans les institutions, qu’elles soient familiale, scolaire ou religieuse (Cf. da 13), qui, en réalité ne travaillent pas tant à éduquer l’enfant ou le jeune dans le sens strict, qu’à lui offrir les fondements et les fondations pour leur propre éducation.

Son sens est la recherche de la vérité et de la liberté. Cette liberté ne veut absolument pas dire faire tout ce qui me plaît, ou tout ce que j’ai envie de faire… Être vraiment libre signifie faire usage de sa propre liberté pour ce qui est un vrai bien. Il s’ensuit donc qu’être vraiment libre veut dire être un homme de conscience droite, être responsable, être un homme "pour les autres" » (DA 13) selon l’expression de Jean Paul II. C’est cela le propre d’une personne responsable.

L’auto-éducation cependant peut courir le risque de vouloir se démarquer des institutions qui lui donnent ses balises ; se faire sans elles, voire contre elles. Cela consiste dans l’enfouissement dans le ballet du divertissement et les comportements de remise en cause des normativités extérieures désormais perçues comme des contraintes institutionnelles dont il faut se libérer pour son épanouissement personnel, et c’est là le vrai risque de détruire toute une vie au lieu de la construire.

La croissance est également une caractéristique essentielle de la jeunesse. Elle intègre les facteurs d’âge, psycho-physiques et affectifs, en tant que se référant aux différentes énergies constructives d’une individualité humaine normale et intègre. 

La croissance doit en ce sens être équilibrée, c’est-à-dire qu’elle doit intégrer et assumer toutes les dimensions de la personne.

I/ STRUCTURATION DE LA PERSONNALITÉ DU JEUNE

            Nous sommes aujourd’hui dans une société très large et diversifiée. Le village planétaire comme on dit. Les identités sociales ne sont plus liées forcément à un espace physique et géographique donné. L’espace de notre vie a glissé du physique et du géographique au mental. Nous vivons dans un espace mental et psychologique formés de caractéristiques diverses : Mode vestimentaire, culture commune, des langages plus ou moins fédéraux. Du coup, cela donne lieu à un bouillon de culture qui appartient à tout le monde et à personne à la fois.

Toutefois, ce brassage culturel ne constitue pas encore une contribution effective à forger la personnalité du jeune garçon ou de la jeune fille. Ils la reçoivent sous d’autres influences.

1.1- Trois sources d’influence

1.1.1- La famille

Il faut considérer la famille comme un réseau affectif complexe, constitué certes d'abord des parents, mais aussi des proches (incluant des lignées de grands-parents, des parentés collatérales, des amitiés) et formant, par extensions progressives, un ensemble de relations plus ou moins nuancées (voisinage, rapports professionnels, affinités de loisir, etc.).

Le réseau familial appelle chacun de ses membres à se positionner selon les affinités, réelles ou imaginaires, qu'il attribue aux autres. Enfant, adolescent, jeune ou adulte c'est dans la famille que le sujet apprend, normalement, à gérer ses désirs, ses goûts et ses projets personnels.

1.1.2- Le milieu scolaire

Nous admettons avec les Pères du deuxième concile du Vatican cette conviction que l’école favorise une grande ouverture d’esprit au monde et aux hommes, favorisant le brassage des cultures et ouvrant à des perspectives professionnelles^[1].

L'expérience de l'école, quels que soient ses efforts et ses prétentions à paraître en continuité du milieu familial, est structurellement vécue par l'enfant, l'adolescent et le jeune comme une rupture par rapport à ce dernier. Elle lui propose un type d'expérience qu'il ne peut vivre dans sa famille, non pas en contradiction avec elle, mais différent.

1.1.3- Les mass-médias

Il est certes évident que l’accès rapide à l’information, surtout dans notre contexte de mondialisation, offre aux hommes la possibilité d’une contribution efficace à la bonne marche de la société ainsi qu’au bien commun, favorisant une grande ouverture de l’esprit humain à de nouvelles cultures et le brassage des peuples^[2] (IM 5).

Mais dans ce même contexte de mondialisation où l’information circule à la vitesse de l’éclaire, les mass-médias peuvent devenir, une source de déformation morale entretenue par les chaînes commerciales occidentales, surtout depuis que l’on peut zapper ou changer de fréquence.

Aujourd’hui, le téléphone portable est entré dans toutes les mentalités, et le jeu de la mode oblige les jeunes à s’en acquérir, avec le risque le risque de perversion, surtout à l’heure des fonctions Bluetooth qui favorisent les échanges gratuits d’images de sons et de vidéos de tout genre d’un cellulaire à l’autre, de mini-caméras et d’enregistrement dont les jeunes peuvent faire usage contre leur croissance psycho-affective en harmonie avec les valeurs morales et éthiques de la société humaine.

Du même coup, on se modèle aujourd’hui sur ce qui se vit au dehors. L’héritage familial, scolaire et religieux cède le pas sur ce que le jeune lui-même trouvera bien ou bon pour lui. Cela entraîne inévitablement de nouveaux défis sur le plan social et/ou moral.