Lundi 19 Décembre 2011

Jg 13, 2-7.24-25a ; Lc 1, 5-25

Sois sans crainte Zacharie, car ta prière a été entendue. Ta femme Élisabeth te donnera un fils. Jean sera son Nom. Le programme de vie lié à ce nom est assez élogieux et élégant. C’est bien un récit d’annonciation, comme celui qui nous est relaté dans la première lecture, et comme celui que nous avons médité hier. Là où la femme de Manoa, tout comme la Jeune fille de la petite bourgade de Nazareth ont fait montre d’une foi, d’une confiance et d’une disponibilité sans faille et sans détour, le prêtre de la lignée d’Abias appose la signature d’un doute qui va même aux frontières de l’incrédulité : il réclame un signe, une preuve de la véracité du message.

Devant une nouvelle qui contribuerait de faire taire tous les ragots sur sa famille et à épargner sa pieuse épouse de la raillerie et des commérages des autres femmes, Zacharie aurait mieux fait de se taire, car en de pareilles circonstances, il y a de forts risques de placer une parole maladroite. Mais quand Dieu à parlé, Zacharie aussi à parlé. Alors Dieu à reparlé, et Zacharie a perdu la parole. Face au Messager qui fait de lui le Père de la voix qui crie dans le désert, Zacharie devient sourd et muet.

Cher frères, entre Zacharie et Jean il y avait juste un parcourt de foi et de confiance à faire. Juste rien qu’un parcourt de foi, mais un parcourt qui dans certaines circonstances devient très difficile à réaliser. En effet, le nom Zacharie signifierait Dieu se souvient et Jean veut dire Dieu est favorable ou Dieu fait grâce. Entre ces deux noms ou réalités, le chemin est bien la foi et la confiance.

En effet, Dieu se souvient et fait grâce à ceux qui dans la fidélité à leur foi et à leur vocation placent tout leur espoir en Lui. Zacharie et Élisabeth étaient de ceux là qui s’en sont remis à ce Dieu pour avoir la joie de la paternité et de la maternité. Mais plus le temps passe et plus Zacharie et Élisabeth ont commencé peut être par ne plus y croire. On peut comprendre alors la réaction de Zacharie devant un tel plaisantin qui s’amuse à lui rappeler sa frustration d’être sans enfant. Sa prudence lui recommandait de ne pas trop faire dans la foi du charbonnier. Il faut des preuves et la preuve il l’aura eu à ses dépens…

Chers frères, notre Dieu et un Dieu des surprises et de l’étonnement. Il nous revient de rendre nos cœurs dociles à tous les mouvements de sa grâce. Notre Dieu surgit là où l’on ne l’attend pas forcément : il nous faut donc une foi et une vigilance perpétuellement ravivées pour ne pas louper le temps où il se manifeste dans notre vie pour nous communiquer sa grâce. Sans doute y a-t-il dans notre quotidien parfois des questions de trop, qui engendrent des discours qui n’en finissent pas, ou de mauvais silences qui finissent par occulter le bonheur que le Seigneur nous offre à travers l’événement ou la rencontre de chaque jour. L’évangile de ce jour nous invite à raviver et à entretenir en nos cœurs la flamme de l’espérance et de la confiance au Seigneur qui demeure fidèle à ses promesses, qui se souvient pour faire faire grâce à ceux qui placent leur espoir en Lui.

Dieu nous éprouve parfois jusqu’au bout de l’effort, sauront nous garder la confiance lorsque Dieu nous entraine par des chemins parfois tortueux, les sentiers déroutants de l’épreuve, de la souffrance et de l’échec, ou oublierons-nous l’espérance chrétienne qui nous dit et nous redit à nous aussi aujourd’hui : sois sans crainte … bientôt tu seras dans l’allégresse.

Homélie 006

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