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Dieu est amour
29 mars 2012

Homélie 001

Ces mots que nous venons d’entendre sont l’expression de l’élan du cœur de l’Apôtre qui s’émeut devant la générosité des Philippiens qui s’est manifestée à travers une aide matérielle qui lui est parvenue  par l’intermédiaire d’Epaphrodite.

Au fil du texte, on perçoit à la fois ce  sentiment de reconnaissance mêlé à l’affirmation de l’indépendance de l’Apôtre qui se refuse de vivre aux crochets de ses fils dans la foi. Celui-ci a toujours souligné le prix qu’il accorde à sa liberté dans sa fonction d’Apôtre. Il est de ceux-là en effet qui mettent leur point d’honneur à subvenir eux-mêmes à leur besoins. Il avait un métier : fabriquant de tente, dont l’exercice en temps normal lui offrirait de s’auto-suffire. Pourtant il a accepté que ces bons chrétiens de Philippes, et eux seuls, prennent part à sa détresse.

Il montre par là qu’il n’est pas contre l’appui matériel des communautés à leurs pasteurs. Il admet et même recommande que les chrétiens prennent à cœur de subvenir aux besoins des responsables de l’Église (Cf. 1 Co 9, 11). Dans d’autres circonstance, ont le verra même s’occuper des besoins matériels des communautés. Il sera aux devants de la scène pour organiser par exemple une collecte générale afin de voler au secours de l’Église de Jérusalem quand celle-ci se trouva dans la tourmente de l’an 50.

Sa réticence à percevoir quoi que ce soit des communautés qu’il a fondées est donc avant tout un témoignage pour ses lecteurs et pour nous, et une mise en garde contre les pièges qui facilement peuvent se dissimuler derrière cette aide matérielle aux pasteurs. J’en retiens trois principales pour nous qui vivons aujourd’hui dans un contexte de plus en plus difficile voire déprimant d’auto-prise en charge et sa vague de restrictions liée au train de vie des agents pastoraux ; contexte dans lequel la générosité des chrétiens est plus que jamais sollicitée pour venir en aide aux prêtres dans nos paroisses. Ce  sont en même temps quelques points de vigilance, des considérations qui visent à nous éveiller à une nouvelle conscience de nous-mêmes et de notre rapport à la mission que le Christ, par l’Église veut nous confier.

Il y a d’abord le piège ou la tentation d’exiger le confort que les chrétiens eux-mêmes ne peuvent espérer avoir. Quand Paul dit : je sais vivre de peu, nous pourrions lui dire qu’il ne fait rien d’extraordinaire. Des milliards, d’hommes y sont aujourd’hui contraints. Dans nos paroisses, beaucoup sont confronté à cette réalité. Quel témoignage leur donnerons-nous et quelle Bonne nouvelle leur annoncerons-nous si au lieu de nous adapter à leur niveau de vie nous exigeons d’eux plus qu’ils ne peuvent faire ?

Il y a ensuite le piège de la dépendance : le pasteur s’estime tellement démuni qu’il s’en remet totalement à ses fidèles qui doivent tout faire pour lui. Quand même, c’est plus sérieux. À la longue il finira par se discrédité, si ce n’est qu’il ne pourra plus élever la voix en publique pour trancher la vérité là où il faut. Et sa parole n’aura plus de valeur.

Le troisième piège est celui de la simonie. On a tellement mis l’accent sur la prise en charge des pasteurs au point de conditionner la dispense de certains sacrements ou sacramentaux par la participation des communautés parfois très pauvres à la prise en charge des prêtres ou le paiement du denier de culte ou par l’offrande de messe. Ce serait vraiment désolant, le cas échéant. Où serait dans ce cas la mission du Christ ?

Saint Paul nous ramène à l’essentiel : L’ouvrier mérite son salaire ne suggère guère que celui-ci doit à tout prix le s’y attendre au point de le revendiquer. L’ouvrier de la Bonne Nouvelle du Christ reçoit son salaire de la providence divine qui se manifeste à travers la générosité spontanée de ceux vers qui il est envoyé. Il nous faut accomplir notre tâche de missionnaire de la Bonne Nouvelle, en ne comptant que sur la grâce et la force du Ressuscité. Je peux tout supporter en celui qui me donne la force, écrit-il. C’est là une expression de confiance totale au Seigneur et en sa Parole, lui qui dit : sans moi, vous ne pouvez rien faire. Ou encore, ne vous inquiétez pas de ce que vous allez manger etc.  La recherche du gain, du confort ne doit pas constituer le leitmotiv de notre mission d’annonce de la Bonne Nouvelle. La fiabilité de notre message courent le risque en effet de s’en trouvé affaibli. Si nous voulons donc être d’authentiques témoins du Christ aujourd’hui et pour demain, il nous revient de cultiver cette grande confiance en Jésus Christ, en éliminant au quotidien tout ce qui est petits soucis que nous inspirent les jours à venir, et qui rongent les meilleures forces créatrices que nous possédons. À chaque jour suffit sa peine, disait le seigneur. Faisons donc ce que nous avons à faire, et pour le reste, gardons nous de nous laisser contaminer par les angoisses matérielles qui sont autant de motions de défiance vis-à-vis du Seigneur.

Puisse le Seigneur nous donner la grâce de nous dépenser à chaque instant pour la cause de l’Évangile sans attendre d’autres récompenses que celle de savoir que nous faisons sa sainte volonté. 

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