Homélie 007

Mercredi 21 Décembre 2011 Textes : Ct 2, 8-14 ; Lc 1, 39-49 La Jeune Vierge de Nazareth, après l’Annonciation s’empresse de sortir, et avec elle, le Christ, tel un époux qui s’élance hors de sa tente, plein de joie. Elle s’arrête à la porte de la maison de Zacharie et frappe. Élisabeth qui ne se doutait pas de cette visite entend la voix de la visiteuse, s’en va ouvrir et comprend bien très vite le tressaillement au-dedans d’elle de Jean Baptiste. Ce n’était donc pas un simple fait de caprice d’un futur bébé qui donne des indices de sa turbulence, mais un bondissement de joie de celui qui plus tard se définira comme l’ami de l’époux qui entend la voix de l’époux et s’en réjouit. On peut avancer que Jean Baptiste avait déjà commencé sa Mission avant même sa naissance. À la salutation de Marie, il tressaille et alerte sa mère : Attention ! Celle dont tu as entendu les paroles porte en elle le Fils de Dieu. C’est celle dont le Oui engage le destin de l’humanité entière. Cela conduira Élisabeth à prononcer des paroles qui provoquent notre admiration et nous interrogent. Tu es bénie entre toutes les femmes et l’enfant que tu porte en ton sein est béni ... Bienheureuse celle qui a cru à la Parole qui lui a été dite de la part du Seigneur. Cette béatitude qu’Élisabeth a prononcée à l’endroit de Marie, Jésus la reprendra à son compte et l’étendra à toute la communauté de ceux qui écoutent sa parole et la garde. Oui, bienheureuse celle dont le fiat est resté à jamais gravé dans la mémoire de l’humanité et à traversé toute l’histoire, tous les âges et toutes les cultures de toutes les races humaines qui ne cessent de la proclamer bienheureuse. Ce qu’il nous revient de faire aujourd’hui, c’est bien de nous mettre à l’école de Marie, une école d’écoute et de foi, une école de disponibilité et de service, une école de confiance et d’espérance. Il me semble que nous vivons dans une société qui est allergique au silence, une société qui vit au rythme du divertissement, au rythme du bouger-bouger on s’assoie pas et où la prière peu à peu disparaît des agendas. Il nous faut pourtant arriver à créer en nous le vide et le silence nécessaires pour nous laisser remplir de la présence de Dieu, travailler sans cesse à créer au-dedans de nous une grande et vaste plaine débarrassée des broussailles sournoises qui nous bouchent la vue, pour créer autour de nous et surtout en nous des moments de recueillement, de lecture et de méditation de la Parole de Dieu, des temps d’oraisons entre deux distractions, afin de pouvoir écouter et discerner en nous la voix de Dieu qui ne cesse de nous parler. Car la voix de Dieu est silencieuse, exerçant sur nous une pression infiniment légère qu’elle n’est jamais irrésistible. Dieu en effet ne fait que lancer des appels, des invitations, jamais des ordres. Saurons nous répondre à ses appels en accueillant en nos cœurs sa Parole de vérité afin qu’elle nous libère de nos angoisses, de nos vaines quêtes de bonheur et de sécurité, de nos tourments et de nos routines quotidiennes pour nous rendre prêts à l’accueillir dans une demeure digne de la grandeur de son amour qui jusqu’à nous s’incline pour mendier le nôtre.