Homélie 008

Jeudi 22 Décembre 2011

Textes : 1 S 1, 24—2, 1;  1 S 2; Lc 1, 46-56

L’Évangile de ce jour nous présente Marie joyeuse, chantant son bonheur dans un cantique  qui est essentiellement une reprise du cantique d’Anne.

Le Seigneur a tellement comblé la Vierge Marie que toute sa vie est devenue une perpétuelle conversation avec Dieu. Dieu l’a tellement comblée de grâce qu’elle ne peut s’empêcher de lui clamer sa joie et sa reconnaissance.

La joie et le bonheur sont un sentiment profond qui envahit toute sa conscience, et traduisent la plus grande richesse de sa foi et d’espérance. C’est en ce sens que l’apôtre Paul a pu écrire que la joie est un fruit de l’Esprit. Et comme tel, la joie nous rappelle que nous ne sommes pas abandonnés aux caprices du temps et de l’espace, mais portés par un amour infini, celui de Dieu notre Père. Est joyeux celui qu’habite l’Esprit Saint, ou celui que l’Esprit Saint habite est joyeux. Le chrétien est normalement donc un homme joyeux, joyeux d’une joie que personne ne peut ravir lui ravir : joie de vivre, de croire, joie d’espérer, joie d’aimer et d’être aimé ; joie qui est présence active en lui de l’Esprit de Dieu.

Chers frères, dans notre vie aussi, Dieu écrit et continue d’écrire à chaque étape de notre existence de belles choses. Pourtant il nous arrive de vivre des journées où nous sentons le poids de la souffrance et de l’échec comme des indices de l’éloignement de Dieu. Nous avons parfois le sentiment d’être abandonnés à nos propres forces. Il faut dans de pareilles circonstances assez de foi pour lire la force tranquille de Dieu qui nous porte et nous garde et aussi pour ne par laisser s’éteindre en nous la lampe de l’espérance. Le Seigneur se souvient, notre Dieu est un Dieu de la mémoire, qui prend le parti de ceux qui souffrent, de ceux qui sont dans les tourments cuisants de l’abandon.

 Même si l’angoisse nous étouffe et nous n’arrivons pas à nous en débarrasser, si l’horizon semble plus obscur que d’habitude, nous avons toujours une raison de croire en Dieu et d’espérer et de rendre grâce, si nous écoutons chanter la voix de Marie dans notre cœur : Il comble de bien ceux qui ont les mains vides et ouvertes pour accueillir, et le cœur assez vide pour l’accueillir, et ceux qui ne comptent que sur lui, qui ne sont ni repus ni renfermés sur eux-mêmes, il les rassasie de tant de bienfaits.