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Dieu est amour
30 mars 2012

Homélie 14

5ème Dim/Carême B

Jr 31.31-34; He 5.7-9; Jn 12.20-33

C’est pour nous que le Christ a souffert ; il nous a tracé le chemin pour que nous allions sur ses traces. Insulté sans rendre l’insulte, maltraité sans proférer de menaces, il s’en remettait à celui qui juge avec justice. Par ses blessures nous sommes guéris (1 P 2, 22+).

Bien aimés frères et sœurs  en Christ,

Pour notre partage de ce jour, j’ai choisi de parler de trois choses : d’abord l’alliance, ensuite le cri de Jésus, et enfin l’heure de Jésus.

L’ALLIANCE, qu’est ce que c’est ? Par alliance, on entend la libre initiative de Dieu de venir à la rencontre de l’homme pour lui proposer son Amour et sa vie. L’Ancien Testament fait mention de plusieurs Alliances de Dieu avec les hommes. L’Alliance avec Adam, basée sur le repos du septième jour, l’Alliance avec Noé symbolisée par l’arc-en-ciel, l’Alliance avec Abraham symbolisée par la circoncision, et l’alliance au le Sinaï avec le peuple entier et dont les clauses sont consignées sur les tables de la Loi, les dix commandements. C’est avec les prophètes du sixième siècle avant Jésus Christ que l’idée d’une Alliance Nouvelle va voir le jour, mais l’expression « Alliance nouvelle » n’apparaît que chez le prophète Jérémie, qui en donne les caractéristiques essentielles : «Je mettrai ma Loi au fond de leur être, et je l’écrirai sur leur cœur, tous me connaîtrons, des plus petits jusqu’aux plus grands, je vais leur pardonner leurs crimes et ne plus me souvenir de leur péché (Jr 31, 33-34). Cette Alliance nouvelle est avant tout l’œuvre de l’Amour et de la grâce de Dieu qui reste fidèle à sa parole et à sa promesse, malgré les multiples infidélités et les trahisons du peuple, qui ont contribué à créer une crise de confiance entre lui et son Dieu. Elle repose sur l’idée du Serviteur de Yahvé, dont les souffrances et l’obéissance ont valeur de justification. Ce sont nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé… le châtiment qui nous rend la paix est sur lui et dans ses blessures nous trouvons la guérison (Is 53, 4-5). Ce Serviteur chanté par Isaïe, s’est manifesté dans la personne de Jésus de Nazareth.

LE CRI ET LES LARMES DE JESUS : Par l’incarnation, Dieu s’unit de façon définitive toute l’humanité, en prenant chair de la Vierge Marie. Il est venu habiter parmi les hommes, afin de mieux leur communiquer sa grâce. En Jésus Christ, Dieu n’est plus cet être étranger à l’homme, mais il est Dieu venu marcher sur nos routes, partager notre condition humaine. Il est le Dieu avec et parmi les hommes. La personne de Jésus est donc le lieu de la rencontre amicale de Dieu avec l’homme, où la volonté de l’homme correspond à la volonté de Dieu, et dans laquelle la volonté de l’homme sait faire place à celle de Dieu.

En nous parlant du cri et des larmes de Jésus, l’auteur anonyme de l’épître aux hébreux attire notre attention sur la fidélité de Jésus à la volonté de son Père, au moment les plus douloureux de sa vie. En même temps, il insiste sur sa vraie nature humaine. Et comme tout homme normal, Jésus est troublé face à la mort. Cependant le cri et les larmes de Jésus ne sont pas un cri et des larmes de désespoir. Il y a en effet des cris et des larmes de supplication. On peut crier son indignation, son incompréhension ; on peut crier à l’injustice, on peut crier son innocence. Le cri de Jésus est tout cela à la fois. Il se sent seul face à la mort, abandonné de tous, même Dieu. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Mc 15, 34). Mais le cri de Jésus est aussi et avant tout un cri d’abandon à la volonté de son Père: Père, non pas comme je veux, mais comme tu veux; Père en tes mains, je remets mon esprit. (Mt 26, 39 ; Lc 23, 46). Cri de confiance enfin ; cri de confiance que ce Dieu resté tout ce temps silencieux voit bien le prix de ses souffrances et de sa mort : sa mort a valeur de rachat et de salut de toute l’humanité (He 5, 10). C’est cette même idée qui conduit l’évangile de ce jour qui nous parle de l’heure de Jésus.

L’HEURE DE JESUS : Jésus est face à la mort. Chez saint Jean ce passage tient lieu d’annonce de la passion. L’heure de Jésus est enfin arrivée, l’heure de la reconnaissance de sa messianité universelle : les grecs veulent voir Jésus, c’est le signe que désormais c’est humanité entière qui est concernée par le salut de Dieu. Des grecs veulent voir Jésus. C’est aussi l’indice de l’approche de son heure, cette heure tant attendue, parce que heure de la glorification, mais aussi l’heure tant redoutée, quand on sait que cette glorification doit emprunter le chemin de la croix, de l’épreuve de la torture et de la mort : Maintenant je suis bouleversé, dit Jésus ? Que puis-je dire ? Père délivre moi de cette heure ? Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci (Jn 12, 27).

À l’image du grain de blé qui ne porte du fruit que quand il meurt en terre, il faut bien que Jésus lui aussi soit anéanti, afin de réaliser l’œuvre pour laquelle il est sorti : le salut de l’humanité et le rétablissement de l’Alliance Nouvelle et Eternelle en son sang qui nous introduit dans la gloire et dans la Joie du Père : Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi les hommes (Jn 12, 32).

Chers frères et sœurs, la bonne nouvelle nous est donnée aujourd’hui. La mort de Jésus sur la croix, comme le symbole du grain de blé nous ouvre l’espérance du salut, cette espérance qui ne déçoit pas, parce que l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous est donné (Rm 5, 5). Jésus est mort afin de nous rétablir dans l’amitié et dans l’amour de Dieu miséricordieux. Il nous ouvre les sources vives de la grâce. Il nous revient de savoir y puiser les forces pour mener notre vie de façon à nous en rendre dignes. Et cela, nous ne saurons le faire que si nous écoutons parler en nos cœurs la loi nouvelle inscrite au fond de nous-mêmes. Le Seigneur en avait fait la promesse par la bouche des prophètes : Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau…Je mettrai en vous mon esprit et je ferai que vous marchiez selon mes lois (Ez 36, 26-27). En Jésus Christ il l’a réalisé pour nous, pour qu’en restant à l’écoute de cet Esprit, nous vivions selon la loi nouvelle de la liberté et de l’Amour, l’Amour de Dieu et l’Amour du prochain. Saint Paul nous le rappelle : En vue du jour de votre délivrance, vous avez reçu en vous la marque du Saint Esprit de Dieu : ne le contristez pas. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse, pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ (Ep 4, 30-32). La parole de Dieu de ce jour nous met donc en route, nous invitant à revoir la qualité de notre relation avec Dieu, surtout dans les moments difficiles de notre existence. Oserons-nous faire face aux épreuves de la vie comme le Christ, ou alors, allons-nous adopter des comportements de démission, de lâcheté, comme des hommes qui n’ont point d’espérance ? C’est par bien beaucoup d’épreuves qu’il faut passer pour entrer dans le Royaume de Dieu (Ac 14, 22). Ce n’est pas un esprit de peur qui nous a été donné, mais un Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu, confiants que malgré les épreuves et les difficultés de cette vie, malgré tout ce que nous pourrons endurer, malgré les calomnies le rejet et l’indifférence des hommes, le mal, la souffrance, le péché et la mort n’auront pas le dernier mot sur nous, si notre vie reste greffée sur Jésus notre modèle qui, sur la croix nous fait signe d’avancer : Si quelqu’un me sert, dit le Seigneur, qu’il me suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera (Jn 12, 26). Fixons donc les yeux sur lui, notre modèle de foi, d’endurance et de persévérance, afin qu’il nous attire tous ensemble à la joie éternelle du Père qui nous aime, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen

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