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Dieu est amour
30 mars 2012

Homélie 004

32ème Dimanche T Ord A  

                                                                                               Sg 6, 12-16 ; 1 Th 4, 13-18, Mt 25, 1-13

 

Au cœur de l’Évangile de ce jour : trouver dans notre vie la présence du Christ, en gardant notre lampe allumée.

Chers frères et sœurs, chers amis en Christ et en humanité,

Nous vivons dans une société marquée par la programmation, les rendez-vous. Chacun dispose dans son agenda des moments de visite, d’accueil, de voyage. Le dimanche la messe c’est à neuf heures, après cela, j’irais rendre visite à tel ou tel ami. J’ai une audience avec mes employés ou avec mon patron, etc. autant de programmation, et autant de dispositions prises pour honorer tous ces rendez-vous de travail, ces invitations, dîner gala par-ci, arrosage de tel ou tel autre examen par-là. On ne ménage aucun effort pour ces simples rencontres humaines, pour rehausser de note présence la cérémonie de l’anniversaire d’un ami. Mais quelles dispositions concrètes prenons-nous pour recevoir celui qui nous a promis de venir combler notre attente, de nous élever avec lui dans la gloire du Père et de nous faire participer à sa vie ? Quelles dépenses osons-nous consentir pour accueillir celui qui, en s’invitant chez nous ne nous enlève rien, et nous donne tout ? 

La parabole des dix demoiselles d’honneur, est l’une de celles que j’aime particulièrement, parce qu’elle est à mon sens une des plus belles paraboles sur la fidélité.

Avec Jésus la grandeur de la fidélité réside dans le fait qu’avec Dieu on ne  peut pas savoir d’avance quand est ce qu’il arrivera « Je ne savais pas alors à quoi je m’engageais », disait une jeune mariée après seulement quelques mois de mariage, quand elle commença à découvrir devrai visage de celui qu’elle a épousé. Donner sa main à Dieu est faire un saut dans l’Inconnu: Il n’y a pas d’autre chemin que la persévérance pour se sauver (Mt 24, 13), c’est-à-dire pour se trouver soi-même.

 Les dix jeunes filles, selon la parabole ont pris leurs lampes pour aller à la rencontre de l’Époux, l’attendent à la nuit pour l’introduire à la maison de l’épouse. L’époux est en retard, alors toutes dix furent prises par le sommeille.  L’épouse, on n’en parle pas : peut-être découvriront-elles, à la fin, qu’il n’y en avait pas d’autre qu’elles-mêmes.

 

Elles s’endorment donc, parce qu’une ne fois le soleil couché, tout est noir et “l’on ne peut plus rien faire” (Jn 9, 4).  Ce n’est donc plus un travail qu’on attend d’elles, mais la fidélité du cœur (Ct 5, 2) : il faudra de l’huile pour maintenir la flamme allumée.

Cinq des vierges étaient sages, les cinq autres étaient folles (ou insensées). Dans l’enseignement de Jésus, les sages sont ceux qui ne se contentent pas d’écouter Ses enseignements ; ce sont ceux qui les mettent réellement en pratique (Mt 7, 24-29). Il déclare que les insensés entendent, mais ne suivent pas la parole de Dieu ! Les jeunes filles sages avaient fait une bonne provision d’huile, afin de pouvoir raviver la flamme de leurs lampes, au cas où l’attente se fera plus longue. Les insensées n’ont pas eu cette présence d’esprit.

Quand au milieu de la nuit, elles furent alertées de l’arrivée soudaine de l’Époux, les insensées ont la désagréable surprise de voir leur lampes éteintes. C’est donc les ténèbres autour d’elle, mais surtout les ténèbres dans leurs cœurs. Elles s’en remettent à la générosité des prévoyantes qui refusent de partager leur huile, de peur de ne pas en disposer assez pour la suite de la rencontre avec l’Époux. C’est bien sûr elles qui seront admises à la salle des noces.

Pourquoi ces jeunes filles sages et sensées ne donnent-elles pas de leur huile aux autres ? Elles attendent l'amour puisqu'elles attendent l'Époux et elles ont ce geste égoïste ! Et le pire et étonnant est que l'Époux va se servir de leur geste pour refuser d'accueillir leurs compagnes à leur retour. Est-ce une nouvelle victoire de l'individualisme, chacun tirant son épingle du jeu ? Nous n’allons pas tout de suite déclarer bienheureux les égoïstes, le Royaume des cieux est à eux ! Non, ce n’est pas dans ce sens qu’il faut comprendre la parabole.

Il y a des réalités qu'on ne peut pas se transmettre les uns aux autres. Il y a des dons qu'un homme ne peut pas faire à une autre personne parce que c'est Dieu lui même qui le fait. Il en est ainsi de la foi et du don de l'Esprit.

Un homme peut donner son témoignage, mais Dieu seul donne la foi. Un homme peut donner du courage, mais Dieu seul peut donner l'Esprit. Ces dons existent et sont à la disposition de tous. Ces jeunes filles sensées ne sont pas propriétaires de ce qu'elles ont reçu. Elles ne peuvent que nommer l'endroit qui les a nourries, approvisionné.

De cette parabole, je retiens cette leçon sur l'attente : c'est long d'attendre ; d'attendre le Christ, l'Époux. Nous devons donc être vigilants, car ce sont nos actions qui déterminent la catégorie à laquelle nous appartenons ! Ici comme en d’autres endroits, l’évangile nous montre que tout n’est pas fait avec la conversion et le premier enthousiasme : il faut durer et endurer.

La lampe qui nous est donnée à nous Chrétiens pour attendre le retour du Christ, c’est bien la Parole de Dieu semée en nos cœur. Celles des vierges sages brûlaient avec éclat parce que ces vierges avaient pris de l’huile avec elles, c'est-à-dire qu’elles mettent la Parole en pratique. Ainsi, elles deviennent elles-mêmes une lumière pour le monde, comme Christ le souhaite pour Ses élus (Mt 5,13-16). Si nous nous nourrissons de l’Esprit de Dieu, le monde verra que nous portons du fruit dans notre vie - l’amour, l’obéissance, la foi et les bonnes œuvres.

Si nous commençons à faire des compromis avec notre foi chrétienne, alors nous commencerons à perdre l’Esprit de Dieu, et la Parole de Dieu sera étouffée par les épines et les ronces de notre cœur : les soucis du monde, la recherche de la vaine gloire, du gain matériel, la soif du pouvoir etc.

 Pour garder toujours en veille la parole de Dieu dans nos cœurs, il nous faudra par conséquent vérifier continuellement l’huile de notre lampe, pour ne pas être surpris par des pannes sèches. Combien de fois avons-nous vérifié le niveau d’huile de notre moteur ?

S’assurer une réserve d’huile, c’est prendre les moyens qui permettront de persévérer dans notre vocation.

L'huile de la lampe est pour nous ce matin, la persévérance spirituelle. C'est cette force pour communiquer dans la vérité avec le Seigneur, cette force qui ne vient pas de vous, mais de Dieu et qui a pour nom l'Esprit du Seigneur. Dans l'Ancien Testament, cette force avait un autre nom, un premier nom : la sagesse de Dieu, sa sagesse resplendissante. « Celui qui la cherche ne se fatiguera pas, il la trouvera assise à sa porte. Celui qui veille en son honneur sera délivré du souci».

Tant que l’homme se ferme au don de Dieu, ou ne compte pas sur la force que Dieu donne, il succombe. Si nous ne nous appuyons que sur nous mêmes pour chercher Dieu, nous ne tiendrons pas longtemps la route : notre lampe va s'épuiser. Comme Pierre à Gethsémani qui s'appuie sur sa force humaine et trahit alors qu'il était sincère au moment de son engagement.

A Gethsémani, Pierre épuise la lampe de sa foi. Il grille ses batteries spirituelles car il ne compte que sur lui. Il se met spirituellement du même côté que ces jeunes filles insensées dont parle la parabole. Or aujourd'hui, le don est fait. Jésus Christ a répandu la vie de l'Esprit dans son Corps qui est l'Eglise. Il nous revient juste de recevoir ce que Jésus nous donne pour tenir notre lampe allumée.

Car attendre l’Époux, ce n'est pas tenir passivement une lampe, c'est chercher le carburant qui va alimenter la flamme : le carburant de la sagesse de Dieu que nous trouvons dans la lecture et la méditation de la Parole de Dieu.

Cette huile qui permet de durer dans l'attente du jour des noces donne aussi le courage spirituel d'être saint dans notre monde de brutes. Oui, on peut toujours attendre qu'un autre commence à faire du bien quand tout le monde fait du mal.

Devenir croyant, c'est entrer dans une histoire d’Amour ; une histoire d’amour que notre nature humaine sans doute parfois ébranle à cause de notre infidélité, mais que la fidélité du Seigneur, de l’Époux maintient contre vents et marées. C’est entrer dans une aventure où d'autres avant se sont engagés dans une confiance persévérante en celui qui le premier les aimés et choisis, à travers un témoignage de vie chrétienne, et justifiant l’espérance spécifique qui nous habite en tant que chrétiens.

Ce n’est pas parce que nous sommes chrétiens que nous sommes les meilleurs, mais le Seigneur nous a choisis pour une mission particulière. De nous il attend d’abord fidélité et persévérance, deux denrées bien rares dans le monde, et c’est par elles que nous sommes lumière.

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